• greDans une guerre, il faut semble-t-il toujours choisir un camp. A ce jeu-là, je crois bien que je préférerai être Suisse. Neutre. Je ne te parle pas d’un affrontement militaire entre deux pays ennemis mais plutôt d’une mascarade psychologique qui sévit depuis plusieurs années en plein cœur de mon petit monde des bisounours, le pays où les comptines enfantines font office d’hymne national. Le conflit prend sa source, comme toute guerre, dans une quête du pouvoir…savoir qui deviendra le grand chef d’une section pour le moins divisée tant sur l’idéologie du travail que sur la qualité des relations humaines. Réduire le conflit à l’affrontement entre les « Gentils » d’un côté et les « Méchants » de l’autre serait purement suicidaire car comment définir les critères sur lesquels nous pourrions ranger chaque individu dans un camp ou dans un autre. Tout est question de point de vue, et surtout d’affinités historiques pour chacun des leaders qui se disputent le trône.

    greCes deux derniers ont le même bagage professionnel pour prétendre sans aucune ambigüité à cette promotion lourde de responsabilité. Ne reste donc plus que leur personnalité pour les départager et biaiser ainsi les résultats d’un vote…ou plutôt d’un avis consultatif qui nous a été imposé par 4 autres grands chefs indécis refusant de trancher sur ce choix cornélien aux conséquences futures incertaines mais assurément non exemptes de dommages collatéraux qui mettront l’équilibre déjà précaire de notre microcosme en danger. Leur grande faiblesse aura été de faire croire à un ersatz de démocratie dopée de démagogie et d’hypocrisie sachant très bien que les rancœurs passées, les copinages et autres magouilles allaient être au cœur du débat alors qu’il s’agissait plutôt de définir les piliers et les grands axes de notre futur. Seulement voilà, lorsque les fondations d’un bâtiments sont branlantes, tout s’écroule comme un château de cartes à moins de repartir de zéro pour assurer des bases saines. Nous devions donc choisir entre :

          -N°1 : dévoré d’ambition au point d’écraser les autres sur son passage, charismatique pour les ignorants (ceux qui n’ont pas su ou qui n’ont pas voulu voir le vrai visage de N°1), manipulateur, roublard, démagogue, adepte du « t’es mon copain, aimes-moi ou sinon fais gaffe à toi »

          - N°2 : Scientifique pur souche, rigoureux, droit dans ses baskets mais transparent, respectueux des qualités et des compétences de chacun, idéaliste sans doute naïf, un pur gentil…trop gentil.

    A ma décharge, tu pourrais m’accuser de ne pas être très objectif…et pourtant crois moi je connais mieux n°1 que n°2 et je ne suis ni ignorant ni aveugle. J’ai beaucoup souffert des coups bas de n°1...mais sans tomber dans le piège de la manipulation, et surtout pour me protéger, j’ai mis de l’eau dans mon vin (sacrilège) sans étouffer ma rancœur que je ne pourrai jamais effacer…je suis devenu presque neutre en m’attirant parfois les foudres du camp n°2. Tant pis….et puis j’ai du choisir un camp. J’ai écouté celui de mon cœur parce qu’après tout, un vote, un choix, est essentiellement plus passionné que raisonné.

    Et tu veux connaitre l’heureux élu ?

    C’est pourtant simple à deviner.

    Moi-même je l’ai toujours su sans doute parce que je vois le verre à moitié vide et que je suis entouré d’aveugles hypnotisés.

    gre

    N° 1 avec 60% des voix.

    Sans appel.


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