•  

    Sc

    Un mail reçu il y a plusieurs semaines. Une invitation de mon ami Maxi à venir partager un brin d'amitié le temps d'un week-end. Cela coïncidait pile poil avec le début de mes vacances dans le sud. Aussitôt reçu, aussitôt répondu. Je ne pouvais pas laisser une occasion en or filer entre mes doigts. De plus, mon hôte me précisait que ce serait l'opportunité de faire de nouvelles connaissances, que je faisais parti d'une sélection rigoureuse triée sur le volet. Alors là c'était encore mieux! Ainsi donc vendredi dernier me voilà avec mon Homme au départ de Bordeaux. Mise en route 15h30 pour une arrivée prévue vers 20h30. Seulement les lois de l'asphalte sont parfois capricieuses. Cependant ce n'est pas un accident mortel sur l'autoroute A61 qui aurait pu me faire manquer ce moment si particulier. En y réfléchissant bien a postériori j'aurais pu être impliqué directement dans ce drame à quelques minutes près. Fort heureusement le sort décida de me laisser au beau milieu de l'autoroute avec des centaines de voitures autour de moi avec les remparts de Carcassonne en guise de fond d'écran. C'est dans ces moments d'incertitude où tu comprends réellement l'utilité de notre troisième main vulgairement surnommé smartphone. J'envoyais régulièrement des messages rapides à mon hôte pour le rassurer sur mon sort et le tenir informé en temps réel de la situation galérienne dans laquelle j'étais malgré moi embarqué. Après avoir battu un record de vitesse (800m en 45 Min), deux heures s'écoulèrent avant que je puisse enfin être libéré de cet imbroglio mécanique et continuer ma route vers ma destination finale dans un petit village au milieu des vignes avec près de trois heures de retard...mais que veux-tu un poussin se laisse toujours désirer et mes futurs compères de week-end savaient naturellement comment pallier agréablement mon absence.

     Je ne m'étais pas particulièrement préparé à cette rencontre mais je ne devais pas me retrancher derrière ma façade distante coutumière à chaque fois que je suis en terrain inconnu et qui peut laisser à mon interlocuteur une désagréable sensation d'étrangeté. Dès que je suis arrivé chez mon hôte, celui pour lequel un prince charmant devrait réellement se bouger le trouffion tellement ce type est une perle, je suis passé directement en mode poussin accessible puisque l'alchimie qui régnait déjà dans les lieux était propice à la libération de mon carcan quotidien. Oui il s'agit bien d'alchimie quand tu rencontres pour la première fois deux nouvelles têtes et que tu entames une conversation comme si tu les avais quittés la veille. Je ne suis guère un as du suspens d'autant que tu as pu lire ici et un compte rendu de ce week-end d'orgie et que si tu m'as un peu suivi sur twitter, tu sais donc que j'ai rencontré le toulousain le plus célèbre de la toile ainsi que Traileurfou, un lecteur plus que blogueur. Comment se fait-il que ma route n'ait pas croisé la leur plus tôt alors qu'autant de points communs nous relient?

     

     Sc2

     Je lisais bien Tambour Major régulièrement me délectant de ces bons mots et me faisant petit à petit une idée sur le personnage. Le réel est encore plus savoureux que le virtuel. J'ai découvert un solide gaillard bien charpenté, à l'accent toulousain à couper au couteau, maniant l'art du feu comme un fin gastronome et le verbe cultivé tel un curieux avide de finesse littéraire, le tout saupoudré d'humour décalé et de simplicité communicative (dans le sens noble du terme). TraileurFou, bien que plus discret (tout comme je peux l'être), ne s'en défendait pas moins grâce à une vive répartie que ses yeux pétillants de malice réussissaient à s'accoquiner régulièrement avec le bon roi...et avec cinq gars très charmants, son choix était royal. D'ailleurs les bouts étaient particulièrement recherchés pendant ces deux jours qu'ils soient petits, bien montés ou excusés, chacun d'entre nous optant pour des stratégies différentes selon la main qu'il touchait...Tambour insistant sur le fait qu'avec un roi et un bout tu ne pouvais que prendre... Maxi, quant à lui, nous a mitonné des petits plats dans les grands tout aussi succulents les uns que les autres (Prince Charmant...j'insiste...Maxi en plus d'être charmant, organisé, drôle, le cœur sur la main...est un fin cuisinier!...si avec cette publicité tu ne craques pas...change de cerveau! ) arrosés de rosé du frontonnais amusant le palais et les papilles. Certes nous n'avons pas fait que manger et boire...quoique nous ayons vécu une belle expérience dans une cave de la région...à deux pas de la maison de notre hôte (fort heureusement...) privatisée pour les cinq stars que nous sommes. Cette ambiance sympathique nous a permis d'échanger en toute complicité tout en dégustant...voire plus...d'excellents breuvages. Maxi a tenté sa chance, désireux de connaître nos corps de rêve, en essayant de nous amadouer avec l'idée saugrenue bien qu'alléchante d'aller mater du jeune éphèbe sensible aux attributs entièrement dévoilés...Il a dû se contenter de baver devant nos torses superbement dessinés et pour certains affichant une option poil parfaitement assumée...et de se rêver le petit serveur de cocktail du début de soirée, laquelle allait se poursuivre dans la même bonne humeur conviviale et complice. J'ai pour ma part joué au docteur avec le toulousain à la plume fine et au cœur généreux en le sauvant des attaques nocturnes d'une araignée passablement mutante et assurément gourmande, la question en suspens restant de savoir si Tambour aura reçu de cette morsure animale d'étranges pouvoirs surnaturels... Le dimanche s'écoula tout en détente, histoire de se remettre de nos agapes de la veille et de continuer à feuilleter les pages d'une amitié complice aux affinités plus qu'aiguisées. Tambour continua de maitriser le feu pour dompter une délicieuse côte de bœuf. Traileurfou nous vanta les mérites de sa ville d'adoption. Mon Homme reçut un cours express de tweet tandis qu'il s'obstinait à googleiser des données démographiques et étymologiques. Maxi savourait ce moment de partage avec ses yeux remplis d'étoiles, fier d'avoir réussi ce métissage d'âmes sensibles...et moi j'étais particulièrement heureux d'être inondé de cette chaleur humaine, simple, celle qui te réchauffe le cœur et t'offre de nouvelles mains tendues...et tous les cinq nous aurions voulu que le temps à ce moment s'arrête pour ne point interrompre cette douce torpeur.


    5 commentaires
  • Ce soir je serai là

    Sur les planches

    Que les nombreuses calèches tirées par les chevaux déposent de lourdes quantités de crotin...


    1 commentaire
  • 2 mois et des poussières

    Mon dieu quelle honte ! Quel fainéant je suis ! deux mois d'inactivité, deux mois sans un mot, sans une nouvelle....pfff tu dois te dire que j'ai vraiment quitté le monde des vivants...pourtant je suis bel et bien en vie souhaitant en ce moment que mes journées ne soient pas limitées uniquement à 24 heures (sauf bien evidemment quand je suis à la mine car là il ne faudrait pas exagérer !). Qu'est ce qui s'est donc passé pendant cette longue période de silence ?

    Déjà je fus happé par les planches avec de nombreuses répétitions pour une première représentation théâtrale le 15 mai. La soirée fut particulièrement excellente et excitante et pour une première je dois bien avouer que je ne m'en suis pas trop mal tiré vu les nombreuses félicitations et les encouragements de mes proches et de mes galériens collègues artistes...j'avais la lourde tâche de commencer à donner le ton de la sorée par un monologue visionnaire de Victor Hugo sur la création européenne. Passé le stress d'avant la représentation, je me suis d'un coup libéré pour entrer directement dans la peau de mon personnage...et la libération d'endorphine a fait le reste ! Je remets ça le 28 juin dans un autre registre mais le temps nous manque cruellement pour peaufiner les détails...galère galère !

    Je me suis échappé ensuite une dizaine de jours pour un voyage d'une dizaine de jours de l'autre côté de l'Atlantique afin de fêter avec mon Homme nos dix ans de vie commune. 4 lieux  pour 4 ambiances differentes. Un véritable périple au accent anglo-saxon à la découverte de l'histoire de la création de la démocratie américaine, à la visite d'un des berceaux de l'industrie automobile et d'une cité où auraient pu se croiser Alicia Florrick et le Dr Green, en passant également la frontière pour y admirer des chutes bruyantes et magiques, sans oublier d'aller saluer la Queen au départ et à l'arrivée...je crois que je reviendrai vous en parler.

    2 mois et des poussières

     J'ai retrouvé ensuite le rythme endiablé du boulot avec les gardes et les we qui s'enchainent sans un instant de répit, conséquence logique d'un retour de congé associé à un manque cruel de personnel.

    Et puis enfin j'ai découvert une nouvelle addiction particulièrement chronophage mais qui associe dépense énergétique et fun le tout devant son poste de télévision qui lui ne propose guère de programmes intéressants.

    Le moral est bon, la forme aussi.

    Bref je crois que je suis de retour...et je pars vous lire.

    2 mois et des poussières


    7 commentaires
  • Qui a dit que les hirondelles ne faisaient pas le printemps ?…Néanmoins certains signes ne manquent pas de rappeler le doux réveil de la nature. Des grues ont survolés le ciel aquitain en un V majestueux soulignant de « grou-grou » cacophoniques la victoire sur l’ère hivernale. Notre féline minaude devant les baies vitrées en les grattant énergiquement par envie de répondre à l’appel du soleil qui lui lustrera le poil, affalée de tout son long, voire les quatre pattes en l’air, totalement offerte aux rayons bienfaiteurs. La terrasse s’est faite une beauté, débarrassée de son voile terne et de son lichen grâce à la force hydraulique sous la direction de mon Homme dont le printemps a comme effet de le transformer en Nicolas le jardinier. La table de jardin a retrouvé son éclat d’antan sous l’effet d’incantation chimique et d’huile magique. Les transats réclament les mêmes potions tandis que le chat attend de pouvoir s’y endormir confortablement calé sur le matelas.

    Quelques notes bucoliques

    La pigeonne couve à l’abri des regards dans un recoin formé par les poutres. Un de ses œufs est tombé. Le fœtus était déjà bien formé, reconnaissable avec sa petite tête et son ébauche de bec. Je crois bien que sa mère fut si triste de perdre sa progéniture comme une vulgaire omelette qu’elle en a déserté son nid. La pigeonne ne reviendra pas l’année prochaine. Les accès seront grillagés, parole de mon Homme. J’ai aperçu hier les premiers insectes volant, ceux qui viennent vous taquiner lors des repas d‘été qui virevoltent sans but au-dessus de vos têtes vous chuchotant à l‘oreille les bzz-bzzz-bzzz qui vous mettent en alerte et qui, moi, me font détaler à toute vitesse. Je ne suis pas entomologiste mais je crois bien qu’il s’agissait d’un bourdon noir ou bien d’un hanneton…bref je crois bien qu’il venait en repérage histoire de voir s’il pouvait envisager de signer un bail saisonnier. Qu’il vienne cet individu ailé mais je lui dirai de se méfier à ne pas sortir la nuit…les chauves souris pourraient bien le croquer.

    Sur cet accès extérieur, notre bulle d’air, notre salon d’été, le végétal faisait cruellement défaut. Je ne suis pas botaniste et mes mains ont des paumes rosées. En revanche je donne mon aval aux choix paysagers de mon Homme. Nous avons reçu en cadeau pour la fin de l’année un grand bac en pin où du thym, de la sauge, du persil et des fraisiers se content fleurette. Le romarin fait bande à part, fier de ses origines varoises, kidnappé en novembre dernier. Le syndrome de Stockholm lui permet de s’adapter facilement. La menthe, elle, refuse pour le moment de renaitre…sans doute brûlée par le froid sibérien. Les plants de tomate cerise viennent de conquérir leur petit lopin de terre. Dès le début de la semaine prochaine, les candidats retenus du casting végétal feront leur entrée sur notre terrasse. Nous avons particulièrement été sensibles au curriculum vitae d’un olivier de 10 ans d’âge, de magnolia (foooor eveeeerrrrr), et d’un phoenix canariensis. Nous sommes bien entendu ouvert à toutes autres propositions puisque nous aurons probablement quelques portions de terrain à disposition. Les hirondelles peuvent maintenant venir…je crois bien que je sens déjà la bonne odeur du printemps.

     


    9 commentaires
  • Laisse moi d’abord t’expliquer, ou plutôt te présenter Bonnie sans son Clyde. Une tempête tropicale, curieuse pour la saison, centrée sur Cuba, qui nous a particulièrement tapé sur le système pendant les premiers jours de notre séjour mexicain…presque une semaine de grand vent, de ciel bas et gris et d’averses diluviennes nous obligeant malgré nous à rester confiner dans notre arche ou à pédaler à fond sur nos cycles tout en jouant à celui(celle) qui sera le plus arrosé en traversant à toute vitesse les immenses et profondes flaques, stigmates du déluge sur le bitume, sous l’effet secondaire d’une alcoolémie illégale à force de taper dans la téquila déguisée en mère Margherita.

    Parce que, vois-tu, lorsque la chair de poule t’hérisse les poils sur la plage donnant le signal de départ à toute la troupe et témoignant de l’absence manifeste d’UVA et se son frère UVB, sources bienfaitrices à petites doses pour fixer ton calcium sur tes os et accessoirement te caraméliser l’épiderme à faire baver tes collègues de bureau, il ne te reste plus qu’une solution pour inhiber ta déprime : boire, manger et observer les autochtones.

    tequilla, nachos et compagnie

    Autant te le dire tout de suite, histoire que tu sois moins cruche, blonde, ou totalement cliché (raye la mention inutile), le chili con carne n’est absolument pas un plat typique mexicain même si nos restos, plus touristiques qu’authentiques, essaient de nous faire croire le contraire. C’est texan, un point c’est tout ! Et comme c’est d’origine gringos, t’es quasiment sûr de ne pas pouvoir en voir le moindre haricot rouge en terre de l’alcool de cactus. Mais qu’est-ce qu’on y mange alors ? Ben des fajitas, des quesadillas, des tortillas (à ne pas confondre avec les immondes tortilla espagnoles…), des viandes et volailles marinées, du guacamole, des nachos, de la purée de haricot noir…délicieux et à un prix défiant toute concurrence (le sandwich au retour chez Paul à l’aéroport,…ben comment dire, ça te fait vraiment mal !)….et du piment aie aie aie…mais là encore les sauces épicées à des degrés variables d’incendie buccale sont servies à part donc les plats en eux même ne sont pas si piccante que ça…et juste pour info le vert n’est pas la couleur à choisir si tu ne veux pas finir avec des lèvres en feu et un trou à l’estomac que l’oméprazole aura un mal de chien à combler…bref tu es prévenu.

    tequilla, nachos et compagnie

    tequilla, nachos et compagnie

    Comme les gastroentérologues le recommandent, boire en mangeant est indispensable pour assurer une bonne digestion. Donc tu bois…de l’eau minérale en bouteille, à moins que les charmes d’une cuvette de chiotte t’appellent à les combler de ton charmant fessier, de la cerveza (Corona, sol, et autres dérivés….les brunes sont d’ailleurs bien plus goûteuses), ou de la tequila sec ou en tenue de camouflage saveur citron vert. Là je vais t’apprendre un truc. Le vrai shot de tequila. Bon tu prends un shot. Tu le remplis de tequila…double dose. Sur une épaisse tranche de citron vert, tu secoues énergiquement la salière pour y déposer une fine pellicule de sel. Non tu n’utilises pas ta tabatière anatomique. Allez tu croques à pleine dent ta belle tranche, tu te fais gicler dans la bouche un bon jus de citron salé que tu gardes bien lové contre ta joue et tu enchaines avec un lever de verre cul-sec…et t’avales espèce de goulue ! Enjoy !…après tu te lèves…ou pas.

    tequilla, nachos et compagnie

    Ceux qui sont restés sobres malgré l’happy hour de mère Margherita, ont noté la propreté des rues, l’absence de mégots de cigarette (seuls les touristes semblent fumer dans ce pays) et autres déjections animales. Le mexicain est trapu avec un cou court et est une véritable plaie à habiller. Certes il peut faire appel aux stylistes locaux pour lui tricoter des chandails multicolores purement ethniques ou lui confectionner des petites robes d’été carrées….mais là encore cliché car le mexicain s’habille comme toi et moi…euh enfin avec ce qu’il trouve adapté à sa morphologie si particulière. Et non il ne porte pas de sombrero, triple idiot, ni de grosses moustaches adossé à l’ombre d’un cactus. De son regard, tu auras parfois du mal à t’y plonger car certains semblent être ailleurs comme possédés par l’autre monde, celui d’une narcose au goût de coca, ou bien est-ce là l’héritage de la civilisation maya, visionnaire et sacrificielle.


    4 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique